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Lien d’ombre conspirative

« Que l’on conspire contre l’oppression, soit en grand, soit en petit, secrètement ou à découvert, dans cent mille conciliabules ou dans un seul, peu nous importe, pourvu que l’on conspire, et que désormais les remords et les transes accompagnent tous les moments des oppresseurs. Nous avons donné tout haut le signal, afin que beaucoup l’aperçoivent ; afin d’appeler beaucoup de complices ; nous leur avons donné les motifs bien justifiés et quelques idées du mode, nous sommes à peu près sûrs que l’on conspirera. Que la tyrannie essaie si elle peut se mettre en mesure de nous entraver… »
Gaston Babeuf, Le Manifeste des Plébéiens

L’horreur est survenue ! La gauche et les nouveaux chiens de garde de la « raison » transpirent face à la sortie d’un livre. Tous sont allés de bon cœur pour attaquer et discréditer ce livre qui les effraie tant. Pourquoi ont-ils autant peur de ce livre ? Car ils ont peur de voir page après page leur pensée objective se fissurer de toute part. Du reste, ils tiendront coûte que coûte au mensonge, qui leur permet de continuer à vivre. Si certains seront incapables de lire sincèrement le Manifeste conspirationniste, nous les laissons donc expier leurs frustrations sur leur seul monde qu’ils connaissent : les réseaux sociaux. Ce livre constitue une respiration, la première critique articulée de la situation en cours au milieu d’une suffocation permanente. Si l’impératif stratégique de s’adresser en ces termes aux bannis peut être discuté, ceux qui ne voudraient y voir qu’une confusion oublient de le prendre depuis son potentiel révolutionnaire. Ce sont les vérités de l’époque qu’il révèle qui le fondent et elles ne sont pas celles que l’on croit. L’une d’entre elles et pas la moindre constitue « l’aspect pour moitié conspiratif et criminel de toute menée révolutionnaire » comme le disent certains amis.

Aux âmes un tant soit peu courageuses, conspirer est redevenu vital pour sortir de l’isolement, rompre avec le social, sentir le contact et la chaleur de l’amitié. Vivre, en somme. Il y a une intelligibilité historique en cours, revenir sur la conspiration, sur la politique conspirative, est aujourd’hui plus que nécessaire. Reprendre l’histoire des vaincus, saisir sa puissance et venger nos vies. Ce numéro s’évertue à se mouvoir dans ce lien de l’ombre qu’est la politique conspirative, ressentir le souffle révolutionnaire qu’est de conspirer, ressentir le souffle de toute personne voulant briser l’ordre existant, « Conspirer, donc. » (Manifeste conspirationniste).

Entêtement

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