Extractions
Un texte de Justus Bloom
On extrait de la Terre quelque chose en valeur, on extrait on tire on ôte, pour nourrir le manque qui fabriquera le manque, on creuse on évide, pensant le monde intarissable, faisant du monde l’objet au service de fonctions, on extrait la matière qu’on s’invente inerte autant qu’on ignore la vie, vie qu’on échange, qu’on transacte qu’on épuise. On épuise chaque jour et la Terre et les corps, qui passent et y passent, on épuise on extrait, sous couvert de mesure, mais l’homme ne maîtrise rien, et d’aucune science ne sortira la forme. L’empreint est sans retour, d’empreint il n’est rien, pillage plutôt, pendant que l’homme fatigue sa terre en creux, il se diminue dedans.