Position

L’homélie sécuritaire

Un texte d’Henry Fleury
À l’image de chaque messe d’envergure mondiale, les Jeux olympiques de Paris en 2024 sont l’occasion d’homélies sécuritaires. Cette opération scélérate s’exprime dans de nombreuses politiques publiques plus crasses les unes que les autres. Comment ne pas s’émouvoir de la destruction des jardins partagés de quelques cités de banlieue ? Comment ne pas s’insurger contre la transformation de ces mêmes villes en paradis gentrifié pour classe dégueulasse ? Mais c’est l’avancée des grands projets sécuritaires qui incarne le mieux l’ambition fasciste que produit cette gouvernementalité. Plus qu’une simple opération de maintien de l’ordre, ce que provoquent ces événements est une bascule vers la sécurité globale.

Les communes face aux Empires

Un texte d’Owen Sleater
Sans conteste, la situation historique actuelle prépare une guerre entre deux empires, l’hégémonie mondiale en toile de fond. On retrouve d’un côté l’Empire anglo-saxon (États-Unis, Grande-Bretagne, EU), de l’autre l’Empire chinois (Chine, Russie). Ces deux entités sont en passe de changer l’état actuel des choses et de rajouter une strate d’horreur par le passage de la guerre froide au conflit ouvert.

Pasolini, Mishima : la subversion cosmologique en partage

Un texte de Virgile dall’Armellina
Les années que nous vivons sont situées entre deux centenaires. Celui de la naissance de deux écrivains, artistes et penseurs majeurs : Pier Paolo Pasolini, né le 5 mars 1922, et Yukio Mishima, né le 14 janvier 1925. Nous voudrions inviter à nous examiner ce que leur héritage pourrait apporter à la compréhension de la situation politique, et inciter à relire ces auteurs dans une perspective de dépassement du capitalisme.

Le prêtre aztèque à l’Élysée

Un texte de Virgile dall’Armellina
« Est-ce que vous pensez que ça me fait plaisir de faire cette réforme ? » Ces mots, Emmanuel Macron les prononce face aux deux journalistes autorisés à se rendre au palais de l’Élysée pour l’interroger. Une fois n’est pas coutume, ils n’ont pas l’air d’être trop impressionnés par le chef de l’État. Conscients peut-être du niveau de colère de leurs auditeurs, ils entendent signifier qu’ils feront leur travail et poseront de vraies questions au Président.

Giordano Bruno, l’art des métamorphoses

Un texte d’Owen Sleater
Plus que jamais, nous sommes dans l’errance. Une errance commune pourtant difficilement partageable, une errance sur tous les plans. Il est toujours bon de se perdre un temps, cela peut permettre quelques découvertes, comme l’œuvre de Giordano Bruno, qui regorge de conseils tactiques pour notre époque. On ne peut guère résumer aisément la vie de Bruno, théologien hérétique pratiquant les mathématiques, la physique, la métaphysique et la magie. La métamorphose comme seuil éthique de son existence.

Désert

Un texte de Théo Lévêque
Le désert c’est le grand équilibre, le dernier rêve. 
Il s’est construit de béton.
Pour que chaque chose trouve sa place.
La terre n’a rien à offrir,
Elle ne porte plus ses enfants.
Désormais il y a des murs. 

Sur l’anarchie aujourd’hui

Un texte de Giorgio Agamben
Si pour ceux qui entendent penser la politique, dont elle constitue en quelque sorte le foyer extrême ou le point de fuite, l’anarchie n’a jamais cessé d’être d’actualité, elle l’est aujourd’hui aussi en raison de la persécution injuste et féroce à laquelle un anarchiste est soumis dans les prisons italiennes. Mais parler de l’anarchie, comme on a dû le faire, sur le plan du droit, implique nécessairement un paradoxe, car il est pour le moins contradictoire d’exiger que l’État reconnaisse le droit de nier l’État, tout comme, si l’on entend mener le droit de résistance jusqu’à ses ultimes conséquences, on ne peut raisonnablement exiger que la possibilité de la guerre civile soit légalement protégée.

Prendre d’autres chemins

À travers chaque mouvement social, nous avançons de défaite en défaite. Pourtant personne n’est dupe. La base sociale de croyance à la politique ou aux acquis sociaux est de plus en plus mince. La situation actuelle a ceci de particulier que plus nous bougeons pour défendre ces acquis sociaux, plus nous sommes pris au piège, rendus à la simple impuissance. Nos ennemis nous matent encore une fois.
Pourtant, nous pouvons prendre notre courage à deux mains. Certains l’ont déjà montré, il faut suivre leur exemple et essayer une nouvelle fois de changer le cours des choses.

Défaire la gauche

Un texte d’Ezra Riquelme
Dans le contexte actuel de saturation des possibilités des bifurcations, nous assistons encore une fois au retour de la gauche, cette entité crasseuse et morale qui cherche sans cesse à se recomposer et qui maintient sa vocation à paralyser le parti historique. Il faut voir la gauche comme un vaccin dont personne n’a besoin – sauf le pouvoir, c’est sans dire – et dont chaque dose diminue drastiquement le besoin de révolution. Ces dernières années ont rappelé cette évidence selon laquelle la gauche s’approprie et défait tous les gestes de soustraction à l’état des choses.

De quoi la métropole est-elle le nom ?

Un texte de Camille Métaformix
La métropole est-elle cette forme de vie étendue à l’étendue du fait de la force centrifuge-centripète qu’exercent les centres urbains sur l’ensemble des espaces ? (Comité I., 2014).
La métropole deviendrait ainsi le nom d’une toile dont le maillage aurait pour cœurs les villes. Cette dénomination, ou plutôt cette définition donnerait au mot une visée stratégique en ce qu’elle pose une cartographie guerrière qui paraît opératoire encore à l’heure actuelle. Partons alors de là. Affirmons, affinons la visée.