Un spectre nommé communisme
Un spectre hante le monde : le spectre du communisme. Face à un monde où tout est devenu spectral, étranger à nos âmes, le spectre du communisme tend à réparer notre participation au monde, redonner un souffle aux âmes perdues. Il pose la seule question souhaitable, celle du communisme. Son histoire est éparse, ses origines sont diverses et encore discutées. On peut remonter ses origines au Livre des Psaumes pour y entrevoir une esquisse communiste. L’histoire du communisme ne peut se résumer à Marx. Avant lui, les babouvistes définissaient déjà un « communisme unitaire » (Théodore Dézamy) et festoyaient au sein des fameux « banquets communistes » de Belleville. Avant cela, en 1835, les babouvistes se qualifiaient encore de « communautistes » avec le fragment énigmatique du jeune Hölderlin intitulé : Communismus der Geister (« Communisme des esprits », 1798). Ce fragment aux mots mélancoliques transmet son sentiment d’étrangeté au monde. Hölderlin dessine une tentative extraction de cette étrangeté par un Communisme des esprits.