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état des lieux, soyons géniaux

On se demande bien par quoi terminer.

Une présidente de région qui qualifie musk de génie ?
Pour elle, donc, un génie est une personne née millionnaire qui a pu rétribuer financièrement plus intelligents que lui pour mener à bien l’entreprise la plus nauséabonde qu’il soit. Cette personne politique de région que nous nommerons morançais et qui voit en le musk génie et innovation vient, par voie de presse, de s’autodétruire. Si ce n’est pas le cas, elle vient d’avouer publiquement sa bêtise abyssale, son manque d’intellect, vide de toutes sensibilités, puis, accessoirement, de prêter allégeance aux idées fondatrices de l’extrême droite, c’est-à-dire à l’innommable.

Vous imaginez, vous, d’abord un militaire en fonction dans une Tesla-bunker se faisant sauter devant la Trump Tower avec des feux d’artifice et dizaines de litres d’essences, puis une présidente de région dans le ouestfrance, tout cela en moins d’un mois, nouvelle norme ou fulgurance ?

D’ailleurs, en parlant d’innovation, c’est à son tour la ministre de la Culture, que nous nommerons dati, qui sort de son outre-Manche Atlantique le fameux mot d’innovation, cette fois pour parler des financements de rénovation d’un des plus vieux musées de ce pays. L’innovation. Selon la morançais-par-voie-de-presse, c’est ce qu’il nous manque, à nous pauvres gueux-du-bas qui n’avons que la peur (sic.) pour nous gouverner (effectivement).

Que faut-il bien entendre ou comprendre quand ce genre de personnes utilisent ce genre de mot, qui est un mot-projet, qui dit quelque chose de plus que ce qu’il dit ? Ce n’est pas la première fois qu’on nous presse à l’innovation, et ces dernières années, c’est d’un véritable accélérationnisme verbal auquel nous avons droit, si nous y prêtons attention.

On associe souvent et logiquement l’innovant au nouveau, n’est-ce pas. Tout comme l’on associe, semble-t-il,communément, le musk à l’innovant. L’innovant serait donc celui ou ce qui innove, cet être-chose née sur les terres volées de l’apartheid, d’entre les cuisses d’une famille de colons milliardaires, pilleurs de métaux précieux comme de corps, par exemple. Eugéniste sans âme, extractiviste, accélérationniste, raciste, et donc Asperger : voici l’innovent géniequ’adoubent nombre de contemporains parmi lesquels, des politiciens sans idées ni mondes, ceux-là mêmes que l’on est forcé de subir depuis des années (ou bien des siècles ?), et dont les trois quarts de la population mondiale subit d’ailleurs les effets, par voie démocratique bien heureusement, selon quelques variables il faut bien le reconnaître.

Mais revenons à l’innovation, qui gigote encore un peu sous notre pied. Innover, dans la bouche (nécrosée) de conservateurs notoires, ce ne peut-être qu’aller plus loin encore dans la destruction. C’est en cela que l’innovation vue par l’ennemi n’est autre qu’un accélérationnisme exubérant, une offensive brutale, étendue dans l’espace et dans le temps, des pouvoirs impériaux, dominants, sur les terres et les corps. Mais Walter Benjamin disait pourtant que détruire faisait rajeunir ! N’oublions pas que le Mossad a lu Deleuze. Ces gens-là sont tout simplement nés vieux. Innommable, la poursuite, sous nos yeux, de l’immondice conquérante, qui par les lois de la religion, de l’économie ou des nations, n’a jamais rien fait d’autre que de réduire l’existence humaine à sa condition d’usage, sacrificielle qui plus est.  

Que dit le génie innovant contemporain, ce connard, à qui l’on prétend avenir et prospectives ? Et bien il ne dit rien de plus que l’imaginaire infernal du siècle passé dont il a grassement hérité : allégeance en la machine, inculture plus poussée encore que celle de ses pères, management sans ménagement. Le combo gagnant. Tel est le souhait de cette sainte connasse morançais. Dégoutter l’homme de toute existence possible sur Terre afin de rendre enviable l’hypothèse d’une vie outre-Terre, ainsi nourrir l’imaginaire conquérant qui permettra de commercer de nos communes ressources jusqu’à leurs fins, puis la nôtre. Une forme de nihilisme appliqué à l’ère de la pulsion consumériste. Il faut croire que les boomers repus, ceux de la fin du siècle dernier, n’ont pas terminé de convulser et semblent avoir décidé de renouer avec leurs pires ancêtres. C’est aussi en cela qu’il faut relire l’ami Walter Benjamin avec un peu de distance, la destruction créatrice nous concernait ces vingt dernières années. Désormais, il va nous falloir créer depuis la destruction qu’opèrent nos ennemis, le plan stratégique bouge. Anéantir le néant était une proposition consistante qu’il serait idiot d’oublier.

L’Europe occidentale, du moins ses éditorialistes et ses gouvernants, frétille depuis l’élection de la coupe-casquette protéinée d’outre-Atlantique, une aubaine. La voie libre de l’innovation est désormais ouverte. Il ne faut pas espérer quelconque courage de la part d’une culture qui s’est construite avec et sur les récits du christianisme. La séparation actuelle, palpable, de l’autre côté de l’Atlantique, entre différentes constituantes d’une société rompue, n’est qu’une esquisse de ce qui nous est promis ici, et le temps passe vite. Une telle société, bâtie sur de pareils mensonges et les perpétuant en elle comme elle se lave l’âme au confessionnal, ne peut que mal finir. Mais finalement, ce bloc bourgeois mondial autosatisfait n’a, depuis son hégémonie, jamais cessé de mal finir, c’est d’ailleurs sa marque de fabrique, toutes les entreprises de ces ennemis-là ce sont terminées en carnages, à croire que le carnage est la seule entreprise valable des blocs dominants, preuve en est : ils ont su en faire une entreprise rentable.

Nous, membres du Parti historique, hier communard.e.s ou conseillistes, membres des conspirations ouvrières, révoltés, déserteurs, poètes.ses et maquisard.e.s, sommes habitués à habiter les marges en invisibles, cependant que d’aucuns de nos membres sauraient encore s’extraire avec fracas, percer les coins, ouvrir des mondes : il n’y aura pour nous ni miettes ni restes, si miettes il y a ; s’en méfier comme de la peste.

La pauvreté en esprit gagne petit à petit du terrain mondial. Par chacune de ses innovations prétendues, dans chacun de ses éternels progrès, par chacune de ses incapacitantes avancées qui viendraient consolider le monde que nous appelons à déserter et à diminuer, partout où il tâcherait de nuire ou de se montrer.

Nous appelons donc chacun des pauvres ministres de ce triste cirque sans avenir à se montrer tel qu’ils pensent, dès maintenant, à la manière d’une morançais, d’un retailleau, d’un musk, ou des autres pitres de leur genre, par centaines qu’ils sont, depuis leurs noms et leurs adresses. Gouvernants prétentieux : tendez votre bras le plus nerveusement possible face au monde qui vous regarde, à la manière de votre génie, montez d’un cran dans la dispersion de votre éternelle brutalité, soyez honnêtes. Nous ne manquerons pas de mettre en place le bureau d’étude qui s’attardera, avec objectivité et minutie, à recenser le manque de sécurité rapprochée qui s’abattra sur vous. La fête est effectivement finie. Et il n’est rien que de mettre des mots sur une évidence si prévisible, sur une logique si présente. Il est peu de doutes que lorsqu’un monstre de votre sorte commence à se montrer offensif, des corps opposants réagissent à l’identique de sa manière ; définitive. Le nihilisme rependu produit aussi des actes sans retour possible de la part d’êtres seuls dont la tristesse n’aurait plus d’égale que la colère. Il s’agira de se prémunir de pareils actes, nous sommes capables de conséquences sans sacrifice.

Alors, quel sera le prochain grand chantier, petit emmanuel ? Dans quels fonds de poches te serviras-tu pour essayer de marquer ton bout d’histoire, l’argent sera-t-il sale, ou bien sale ? peut-on dire que la moustache qui pousse sous le nez de morançais est innovante ? Inédite ? Géniale ? Quoique semblable à celle de bruno, de manuel, d’édouard, d’élisabeth comme de jordan, d’eric comme d’olivier ? Chose certaine : vous tenez quelque chose, un camp se dessine là, un véritable mouvement ! Et seront-ce tes petits epr qui fourniront en avenir la destinée toute hackée de tes futurs data centers ? Où bien peut-être ces data centers serviront-ils à chauffer le bain du petit Gabriel, pour le calmer de ses incessantes coliques néphrétiques ? Ou serviront-ils peut-être à fabriquer la vapeur en quantité nécessaire au nettoyage des uniformes de tes uniformes ? Décidément, l’avenir est plein de bottes et de questions, mais entre vos mains, l’avenir ne nous dit rien. La jeunesse à laquelle tu t’étais promis par de doux mots avant même ta première triste élection te filera sûrement entre les doigts, comme une anguille, kit ta mèr ! Ha, tu te seras donné à l’endormir cette jeunesse, pauvre Emmanuel, avec les plus attrayants dispositifs en ta possession, des plus fins comme des plus grossiers, létals ou non. Kissa i plèr la pré kri la mor, anou anou mèm Emmanuel ? Nout lang konm an kanot si la tèr malizé débouz a li…

Revenons à nos communs. Nos communs de mots qui dans vos bouches pourrissent. Nous ne sommes définitivement pas d’actualité. Nous avions la certitude que votre monde nouveau n’était rien d’autre que le retour de l’Ancien Monde en pire, et d’heure en heure, cette hypothèse est vérifiée. Multiplier les dupes aura été ce grand projet, votre seul commun, mettre au pas, falsifier toute vérité allant à l’encontre de vos ambitions, réduire tout corps vous barrant la route, usant à la manière des romanciers, ces vassaux, de toutes sortes de récits pour parfaire les petites histoires que vous vous raconterez, débiles de transhumains ratés que vous êtes.

Revenons à nos communes, celles qui vous échappent. Elles ne sont d’aucun bail, d’aucune scop, d’aucun groupe. Nous n’avons pas attendu les derniers léninistes à la mode pour dire le séparatisme que nous sommes, d’ailleurs, peu besoin de le dire. C’est un refus sans compromission qui nous meut, une fleur de peau qui dépasse tout entendement, la possibilité appliquée d’un dialogue d’âme à âme, et cela vous dépasse. Rompre avec ce temps n’est pas simple pour qui aime se confondre avec ses prothèses, mais vivre de son propre temps n’a jamais été simple, et nous laissons la simplification pour vos réformistes à la tâche. Les temps qui viennent s’annoncent bourrins. La violence que le post-capitalisme distille inspire tout autant celles et ceux qui, sans moyens, s’en remettront aux formes ultimes ; les bloom ont déjà commencé à se faire sauter. Les temps qui viennent sont déjà là. Depuis l’intransigeance et la clairvoyance de nos observations nous rendrons coup pour coup. La gouvernance, d’où qu’elle s’agite, ne mérite plus aucune politesse, néanmoins, une justesse sans failles devrait pouvoir nous débarrasser du poids de cette interminable assemblée de connards et de connasses. Les renvoyer dans les cordes, depuis l’extérieur du ring, puis contempler, de loin, la disparition des spectateurs.

Une présence quelconque,
canal insurrectionnel.

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