Soyons réalistes, défaisons ce monde.
Dimanche s’annonce l’énième repetita démocratique. Tous les salopards de première appellent au même chantage démocratique face à l’extrême droite. Nous ne céderons pas à ce chantage. Notre terrain de jeux n’a jamais été les urnes, notre terrain de jeu est la rue ! Prendre la rue implique une nécessité existentielle de premier ordre : combattre nos ennemis. Prendre la rue désigne aussi notre faculté sensible à tisser des liens, dans un désir de construire des bifurcations sans la gouvernance. Macron et Le Pen sont tous deux nos ennemis. Entre le despotisme macronien et le néofascisme lepéniste, il n’y a pas à choisir, il y a à destituer. Ce qui se joue réellement ce week-end souterrainement, c’est notre capacité à ne plus subir notre domesticité, notre capacité d’inverser le cours des choses. Pour ce faire il faut briser les présupposés qui paralysent notre rythmique, c’est-à-dire ne plus se percevoir comme Français, ne plus se percevoir comme citoyen, ne plus se percevoir comme lycéen ou travailleur, ne plus se percevoir comme des sujets, mais percevoir le souffle ardent qui nous traverse de vouloir vivre une autre vie. Des blocus aux occupations, une aventure s’annonce, celle de corps enflammant un non-événement de ce dimanche. Il nous reste plus qu’à épouser la nuit et ses formes de l’invisible et du visible et y jouer notre mélodie de l’ingouvernementalité, il en va de notre idée du bonheur.
Comité d’action, Lycéens-Étudiants-Chômeurs