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Vérité sur les radicaux qui votent !

L’élection présidentielle a révélé le véritable visage d’une grande partie des milieux radicaux, anarchistes, autonomes et antifa. Eux, trop souvent catégorisés par l’insulte de gauchiste, sont aujourd’hui bien des gens de gauche. La répétition continuelle de la France Insoumise de se dire « prêt à gouverner » devrait être un repoussoir naturel à tous les révolutionnaires. Il n’en a rien été, l’enseignement de Saint-Just a sonné dans le vide. La révolution n’est qu’une question d’apparence pour eux. En réalité, tous les militants radicaux qui ont appelé à voter pour Mélenchon révèlent le caractère profondément creux de leur apparence radicale. Sous cette apparence radicale, se cache un refoulé d’une identité politique : être de gauche. Un des traits de caractère d’être de gauche est l’hypocrisie, alors l’appel à faire barrage à l’extrême droite par le vote Mélenchon sonne comme une énième manifestation de cette hypocrisie décomplexée. Aucun recul historique, aucun enseignement tiré, aucune compréhension du mouvement fasciste. La gauche nourrit l’extrême droite, sa fonction principale est de tenir les forces historiques pour que rien ne se passe. Accroître le fascisme par son opposition stérile et désolante. L’enseignement d’une partie de la résistance du siècle passé est quand même celui de comprendre que c’est la culture européenne dans son ensemble qui est problématique, la gauche y comprise ! Le fait que Mélenchon s’inscrit dans l’histoire de la république et de son colonialisme en proclamant que la France est présente partout dans le monde : les DOM-TOM, c’est la France ! Que c’est un pays merveilleux ! Grandiose ! Ah son fameux universalisme ! Qu’il suffit d’écouter deux minutes l’un de ses discours pour voir tout ce qu’il y a de dégueulasse de la culture de droite ambiante : le grand Peuple, la grande France, la grande Culture, la grande Tradition Républicaine. Au fond qu’une partie des électeurs de la France insoumise vote extrême droite au second tour ne devrait pas nous étonner, ce même terreau puant d’une culture globale. « Si le fascisme a pu commettre toutes les infractions que cette culture avait appris depuis longtemps à abhorrer, nous ne devons pas demander à cette même culture comment et pourquoi le fascisme a pu les commettre », nous ne pouvons pas demander à cette même culture de nous sauver par la résistance illusoire de la gauche et des élections. Lutter contre le fascisme, c’est sortir de ce monde, de tout un réseau, de tout une culture fertile à accroître le désir autoritaire, fasciste, ce que les communistes italiens des années 1930 nous ont enseigné. Peut-être faut-il les insulter eux-aussi, coupables de pureté ! Une opacité au monde nécessaire, qui est aujourd’hui si vite transpercée chez certains, fait assez froid dans le dos. Être des millions à déléguer le pouvoir symbolique à quelques hommes et femmes et à légitimer cette pratique hautement autoritaire ne fait pas parti d’un ensemble plus problématique ? De voir dans les plus délicats rapports entre les hommes une augmentation accrue de la pratique du fascisme depuis la crise du covid, justifiée et alimentée par le gouvernement mais aussi bien évidemment par la gauche, devrait peut-être nous indiquer qu’elle n’est pas le bon chemin à suivre pour sortir de cette culture de droite, fasciste global ? La répression continuelle du nouveau gouvernement chilien de gauche avec les mêmes pratiques que les gouvernements d’antan bien de droite : tabassage, emprisonnement, etc. devrait peut-être nous indiquer qu’elle n’est pas le bon chemin à suivre pour sortir de cette culture de droite, fasciste global ? La répression continuelle du nouveau gouvernement péruvien d’extrême-gauche à l’égard des paysans et de tous ceux qui se révoltent contre la hausse des prix avec les mêmes pratiques que les gouvernements d’antan bien de droite, allant jusqu’à instaurer le couvre-feu dans la capitale et en déployant l’armée dans certains endroits du pays, devrait peut-être nous indiquer qu’elle n’est pas le bon chemin à suivre pour sortir de cette culture de droite, fasciste global ? Le bon sentiment antifasciste contemporain n’est qu’une mascarade, une rationalité morbide, niant l’évidence de tous ces arguments historiques pour inciter à voter, ne révèle que la volonté mal digérer d’être de gauche. Après les tristes hypocrites névrosés, il y a les arrogants nonchalants. On reconnaît ces arrogants à leur manière de se percevoir comme étant de grands stratèges. Pourtant, ils sont plus proches de la tique que du stratège dans leur d’exister. Alors, quand ces grands stratèges énoncent la finesse du leur plan, on entend ceci : « Voter Mélenchon c’est stratégique ! Faut arrêter la pureté ! ». L’abstentionnisme n’est pas une question de pureté mais un réalisme dans le pessimisme. Qu’est-ce qu’il y a de commun entre le « révolutionnaire » qui ne vote pas, le banlieusard et le campagnard qui ne vote pas ? Le pessimisme benjaminien, c’est-à-dire ne rien attendre de la politique et de ce monde. Il y a deux lectures possibles du plan des stratèges. La première lecture, c’est que les stratèges pensent que Mélenchon fait partie de leur champ et même serait la forme visible de leur parti. La seconde possible, les stratèges préfèrent un gouvernement de gauche pour espérer ne pas perdre les dits « acquis sociaux ». Ils ont certainement oublié que ce ne sont plus les politiques qui décident des lois, c’est l’économie et ses marchés financiers qui mènent la danse. Un problème émane de cette position de stratège, au-delà qu’elle fasse preuve d’un oubli et d’une ignorance assez folle sur ce qu’est la substance du fascisme, un problème national, un problème typiquement français. Les radicaux réformistes en bon français qu’ils sont, rêvent de la France comme une grande puissance mondiale. Espérant voir la France agir sur la politique ou plus exactement sur sa biopolitique. On peut reprocher cette naïveté aux militants sincères de l’Union Populaire et des autres partis politiques, mais aux soi-disant radicaux, faire preuve de compassion à leur égard ne seraient pas leur rendre service. Sortir de la lâcheté serait un bon début, faire preuve de sincérité sur nos désirs, serait le minimum. Car nous avons que faire des communicants, des opportunistes en tout genre, ce qui nous importe ce sont la sincérité de nos liens et la volonté d’en découdre avec cet état du monde. Pour cela, il faut être capable de flinguer les prédicats polluant la vie, c’est-à-dire abattre le français et dézinguer l’être de gauche qui est en nous. Et à ceux pour qui être sincère c’est faire preuve de pureté, nous ne pouvons que vous plaindre de votre sensibilité si pauvre et pourtant si pure.

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