Journal d’une jeune magicienne
Un texte de C. Frézel
J’avais mal à la narine droite. Les deux meuj qu’on venait de s’enfiler à trois avaient laissé leur trace. Et puis ce froid aux pieds persistant. Sans oublier cette peur de déranger. Ce désir ou ce besoin de solitude. Et en même temps cette peur de l’abandon. Il fallait que j’apprenne à l’apprivoiser cette ambivalence. Il fallait que je prenne soin de moi mais cette injonction m’apparaissait comme toutes les autres injonctions, c’est-à-dire comme un repoussoir. Décidément j’avais du mal. Du mal à faire des choix. À me discipliner. En fait ce qui me dérangeait c’était de faire comme les autres. Car je voyais les normes d’existence. Où que je passais je voyais ces règles de milieux et leurs cortèges d’ordres invisibles.