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Un spectre nommé communisme

« Le communisme n’est donc pas une utopie. »
Auguste Blanqui, Le communisme avenir de la société

Un spectre hante le monde : le spectre du communisme. Face à un monde où tout est devenu spectral, étranger à nos âmes, le spectre du communisme tend à réparer notre participation au monde, redonner un souffle aux âmes perdues. Il pose la seule question souhaitable, celle du communisme. Son histoire est éparse, ses origines sont diverses et encore discutées. On peut remonter ses origines au Livre des Psaumes pour y entrevoir une esquisse communiste. L’histoire du communisme ne peut se résumer à Marx. Avant lui, les babouvistes définissaient déjà un « communisme unitaire » (Théodore Dézamy) et festoyaient au sein des fameux « banquets communistes » de Belleville. Avant cela, en 1835, les babouvistes se qualifiaient encore de « communautistes » avec le fragment énigmatique du jeune Hölderlin intitulé : Communismus der GeisterCommunisme des esprits», 1798). Ce fragment aux mots mélancoliques transmet son sentiment d’étrangeté au monde. Hölderlin dessine une tentative extraction de cette étrangeté par un Communisme des esprits.

Face à cette sensibilité, l’historiographie marxiste a réduit et défini de manière réductrice la question du communisme à sa simple dimension humaine, c’est-à-dire limitée à une perspective strictement sociale. Cette division agite encore le monde. C’est ainsi que le communisme continue à hanter le monde, se ramifiant secrètement au cours des dernières décennies. Le communisme n’est pas réductible à une fixation idéologique, c’est l’inverse. Ce qui se joue c’est une expérience vécue, une liaison avec le monde. Le mouvement. Le communisme s’exprime par et dans des corps. Il siège donc dans certaines âmes aventureuses.

Entêtement

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