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Septembre 2022

Extinction et Santé

Édito
Dans la civilisation de la maladie, la santé à une place déterminante dans le bon fonctionnement de la gouvernance. La santé est une condition nécessaire au pouvoir pour se maintenir. Dans tout l’arsenal de dispositifs policiers et sociaux que met en place l’appareil d’État, la santé publique nous intéresse ici tout particulièrement. Car elle coïncide avec les sordides guerres nationales.

L’autodéfense sanitaire, une biopolitique mineure

Un texte de Galipettes
Errance d’un fiasco, itinérance d’une inconsistance. Constat sur l’autodéfense sanitaire. Passe-temps abstrait pour métropolitains angoissés et impuissants devant l’évidence de la situation : leur mode de vie produit par le monde techno-militaro-industriel offre une vie fragile. L’épreuve de vivre une vie fragile, c’est subir l’inclinaison à l’ordre, être déterminé par ces ordonnances. Quand certains réclament : « Il faut défendre la fragilité ! », il faut comprendre « Il faut défendre la société ! ».

Les GAFAM et la conquête de la santé

On pourrait penser à tort que les GAFAM sont simplement de grands opportunistes. Ce serait sous-estimer les ambitions létales de ces entreprises. C’est bien connu, tout bon businessman se doit d’être un parfait stratège. La manigance est de mise, chaque plan est programmé sur le long terme. Ces plans comportent des stratagèmes jouant sur les dimensions du visible et de l’invisible. La communication est une guerre permanente, ses énoncés sont tromperie, ses effets sont le brouillard pour ses frappes, pour les opérations qu’elle mène. La séquence du Covid a précipité le bon déroulement de l’un des plans chers aux GAFAM, passer d’une étape à une autre.

La vie contre la psychiatrie

Un texte de Zibodandez
À l’heure où la biopolitique parachève son emprise sur nos existences, la situation que connaît la psychiatrie nous apparaît être un cas paradigmatique : alors qu’elle prétend se désinstitutionnaliser, la psychiatrie – qu’il s’agisse de son institution et son en-dehors – n’a probablement jamais autant été à l’avant-garde de la biopolitique.

Manipulation et Extinction de l’Humanité

Un texte de Jacques Camatte
L’instauration du risque d’extinction s’impose de plus en plus en provoquant de multiples débats. Ce qui nous importe c’est de connaître comment il est envisagé, qu’elle est la cause qui est invoquée pour expliquer son existence et le comportement qu’il induit. En ce qui concerne les instances dirigeantes pour qui gouverner c’est soigner et tranquilliser, il s’agit avant tout de gérer la catastrophe, de rassurer la population et d’inciter les gens à résister, à activer leur résilience face aux incertitudes, à se renforcer, à accepter de payer les conséquences, à avoir foi dans les élites ce qui revient à les inviter à plonger dans la dépendance, et donc à diminuer encore l’importance de leur naturalité. Ce, faisant à les rendre plus manipulables en les livrant à l’attente.

À propos de « Manipulation et Extinction de l’Humanité », naturalité et espèce.

Un texte de Mohand
Dans son dernier article, Jacques Camatte s’oppose au naturalisme déterministe et scientiste que certains neurologues et psychologues attribuent au genre humain. Selon eux, le risque d’extinction de l’espèce n’est aucunement dû à la trame historique de la « catastrophe permanente », mais au fonctionnement de notre cerveau. Ce serait ainsi la « naturalité » même du genre homo sapiens qui serait la cause de sa possible destruction. À l’inverse, Camatte voit dans la « naturalité » le lieu même d’une libération de l’artificialité dont s’est rendue prisonnière l’espèce humaine. Se réconcilier avec la nature, y « retourner », apparaît pour lui comme l’unique moyen d’échapper à l’extinction promise.

La mort et les profondeurs de l’angoisse

Un texte d’Ezra Riquelme
Sur les terres crépusculaires s’érige la mort comme une icône de l’angoisse même de la vie. Au Moyen-âge et jusqu’au XVIIIe siècle, la mort s’éprouvait dans la vie quotidienne, avec une certaine « familiarité ». On peut noter par exemple au IVe siècle la « danse des morts » comme l’occasion de réaffirmer la vie, ce que l’Église ne pouvait supporter. À la fin du XVIIIe siècle, la mort s’établit comme sujet d’horreur, les lieux liés aux morts sont dès lors vus comme des lieux de pestilence, de maléfices. Certains cimetières ont subi littéralement un déménagement hors des villes. Le romantisme a participé à un retour de l’exagération du sentiment du deuil, avec le rejet de la mort, de la disparition de l’autre. Ce qui explique qu’aux XVIIIe et XIXe siècles, les lieux liés aux morts sont vénérés. L’arrivée de la médecine moderne transforme une nouvelle fois le rapport avec la mort.

Néolibéralisme militaire

À l’heure où la guerre aux portes de l’Europe rentre de plus en plus dans l’insignifiance, il est toujours intéressant de voir les motifs qui expliquent une telle guerre. Par-delà les conceptions géopolitiques traditionnelles, qui ne sont pas par ailleurs forcément fausses, il y a toujours mille manières pour un État de justifier une guerre.

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