Biopolitique et racisme d’État
Un texte de Serene Richards
Si le rôle du pouvoir est essentiellement de prendre soin de la population, de « faire vivre », comment peut-il laisser mourir ? Pour Foucault, la réponse à cette question peut être trouvée dans la complicité naissante entre la biologie et l’État, l’insertion ou la capture du biologique dans le politique, de telle sorte que « l’homme moderne est un animal dont la politique remet en question son existence en tant qu’être vivant ». L’analyse de Foucault se développe en une enquête sur le « racisme d’État » ; bien que le racisme en tant que tel ait toujours existé, c’est la première fois que le racisme est « inscrit dans les mécanismes de l’État ». En d’autres termes, la biopolitique s’intéresse également à la relation entre la race humaine « ou les êtres humains dans la mesure où ils constituent une espèce, dans la mesure où ils sont des êtres vivants, et leur environnement, le milieu dans lequel ils vivent ».